B. Courtois, Hélène Bezille

 

L’année 2003-2004 de l’expérience autoformatrice

 

Le groupe travaille depuis maintenant 3 ans et a même un peu renforcé son rythme de rencontre, qui devient mensuel , sauf pendant l’été. Il est composé des mêmes membres et s’est enrichi en 2003 de l’entrée de Marie Jo BARBOT. Certains membres (2 en particulier) ont du mal à participer à toutes les rencontres, du fait de l’augmentation des contraintes de la part de leurs institutions : Les compte rendus circulent et le groupe a institué des séances de synthèse , tous les trimestres environ, qui permettent de garder des rencontres « incarnées » entre tous les membres du groupe .

 

évolution du dispositif :

Le travail s’organise autour de trois exigences :

-          permettre l’avancement de notre réflexion collective et individuelle,

-          produire une écriture collective sur l’expérience autoformatrice,

-          essayer d’avoir un fonctionnement cohérent avec notre objet et nos cheminements méthodologiques.

 

Les séances sont plus nombreuses (1 par mois environ) et plus longues. Nous alternons un fonctionnement centré sur notre propre production et un travail d’élaboration où le groupe s’ouvre à des experts externes et invite  aux débats des participants proches de » nos thématiques (GRAF, ASHIVIF, doctorants…) . Pour avancer dans la production écrite, le groupe fonctionne en « comité de lecture », se mettant au service de chacun des contributeurs, pour débattre de son apport, lui faire expliciter éventuellement certains points, tester la cohérence de l’ensemble de l’apport. Un deuxième temps permettra une lecture reliée à une cohérence de chacune des parties et de l’ensemble de l’ouvrage.

 

Pour l’avancement de notre réflexion, nous avons organisé des séances ouvertes, dont chacune reste un souvenir marquant dans l’avancement de nos travaux :

 

Le 3 mars 2OO3 : «  Expérience, interculturalité et autoformation « avec Marie Jo Barbot et René Barbier accompagné d’ un travail des membres du groupe sur des approches de l’expérience dans différentes cultures (Le livre des Ruses, le Traité de l’efficacité ..)

 

 Le 29 mars 2003 le thème «  Spiritualité et autoformation expérientielle » est traité Par Gaston Pineau, qui nous fait aborder ce thème en réfléchissant à nos propres expériences en ce domaine.

 

Le 16 juin 2003  J.P. Chrétien vient nous faire part de ses pratiques, de son expérience et de sa réflexion sur le thème « l’expérience sensible à travers l’expérience théâtrale.

 

L’année 2004 a commencé par une table ronde sur « L’autodidaxie » organisée avec trois auteurs membres du GRAF ayant récemment écrit sur ce thème :

 

Hélène Bézille «  L’autodidacte, entre pratiques et représentations sociales l’Harmattan 2003

 

Georges Le Meur  « Les nouveaux autodidactes : néo autodidaxie et formation Chronique Sociale/Presses de Laval 1998

 

Christian Verrier «  Autodidaxie et Autodidactes » Anthropos 1999.

 

En plus de l’intérêt de la table ronde, cela nous a semblé être un bon indicateur de la vitalité du GRAF ! !

En avril, Christine Delory est venue partager avec nous sur le thème « la biographie, un apprentissage informel »

 

Notre cheminement :

Nous avons patiemment tissé une approche anthropologique de l’expérience autoformatrice et pu mieux cerner nos cadres de références théoriques et méthodologiques : ainsi notre double travail d’exploration du point de vue de chacun sur l’expérience et l’élaboration en commun d’une problématisation de l’expérience autoformatrice a pu se faire au cours de débats de plus en plus clairs et conviviaux

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- Notre projet éditorial 

Notre réflexion s’incarne dans un projet d’ouvrage collectif qui s’articule autour de trois pôles principaux :

-          des éléments d’approches historiques et épistémologiques

-          des éléments de réflexion sur « l’apprendre à se former par l’expérience « 

-          un regard anthropologique sur l’expérience.

L’ouvrage doit être ficelé dans le cours du dernier trimestre 2004.

 

       - Notre élaboration réflexive :

Un peu plus subjectivement, il nous semble que notre travail a permis de mettre en valeur certains points :

 

-          l’expérience a un statut et une définition différente selon les contextes culturels dans lesquels elle s’inscrit : contexte arabo-musulman, contexte extrême oriental, culture amérindienne .. Ainsi, par exemple elle s’articule différemment aux institutions éducatives.

-          L’expérience se constitue et peut être « transformée » de plusieurs manières, par accumulation, par répétition, par réflexion, par « illumination » , en continuité ou/et en discontinuité.

-          Elle suppose une mise en horizon temporelle, où sont présentes les différentes dimensions temporelles et les rapports au temps des auteurs d’expérience, individuels ou collectifs. Les réflexions épistémologiques et méthodologiques menées dans le champ des histoires de vie peuvent alimenter notre questionnement.

-          L’expérience est au carrefour de plusieurs rationalités, et du fait de son inscription culturelle et sociale, et du fait du rapport personnel et intime de la personne à son expérience : elles ne doivent être ni niées, ni « oubliées », dans une visée autoformatrice plus large que qu’une visée uniquement liée à l’acquisition et à la reconnaissance des savoirs. Les grands « sauts de connaissance » sont liés à une « vision du monde » qui intègre  d’autres éléments que les seuls savoirs (Mezirow).

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-          l’étude des représentations semble importante pour étudier l’articulation du collectif et de l’individuel dans l’expérience.

 

-          Le débat sur la théorisation de l’expérience de terrain  et la conception du sujet en relation avec l’expérience continue, notamment chez les sociologues Après Dubet (quête de scientificité), exploration de la complexité (Morin, Varela), Kaufmann (sociologie de l’ego et l’invention de soi) montre la difficulté d ‘élaborer et de mettre en œuvre une méthodologie et des hypothèses cohérentes avec l’objet de recherche.

 

Nos perspectives :

L’année 2OO4-2OO5 devrait nous permettre de continuer à avancer dans le champ de l’interculturel ; Le colloque de FES  contribuera à cet objectif.

A partir de 2005, après le bouclage de l’ouvrage, nous envisageons d’organiser des journées théoriques programmées.